Le
bureau d'étude de Mikhail L. Mil se lança dans l'étude
du Mi-24 au milieu des années soixante, le premier
exemplaire de cet hélicoptère entrant en service en
1970, peu de temps après la mort de l'ingénieur soviétique.
Bien qu'extrapolé du Mi-8 de transport, un appareil
produit en très grande quantités, le nouvel hélicoptère
n'en était pas qu'un simple dérivé. En fait, il n'existe
pas un seul élément commun entre ces deux voilures
tournantes. Cette remarque montre bien que, souvent,
les russes n'hésitent pas a réaliser à grand frais
une machine entièrement nouvelle plutôt que de reprendre
un concept de base ayant déjà fait ses preuves. Par
rapport au Mi-8, le Mi-24 affiche des dimensions moins
importantes, mais il dispose de plus de de puissance
motrice, d'un train d'atterrissage escamotable et
d'un aménagement intérieur totalement différent.
Au milieu de la décennie 1960-1970 , les Occidentaux
ne voyaient dans l'hélicoptère q'un engin de
transport et de sauvetage possédant des capacités
limitées. Au contraire, les Russes considéraient ce
type de machine comme l'équivalent aérien du char
ou du véhicule de transport blindé de personnel, capable
de survoler le champ de bataille, de s'en prendre
aux centres de résistance de l'ennemi mais également
de conquérir et d'occuper le terrain. Le Mi-24 fut
donc conçu dans la perspective de réaliser un appareil
doté d'une charge offensive imposante et en mesure
de transporter en première ligne une escouade de huit
hommes armés. Les missions dévolues alors à cette
voilure tournante comprenaient la lutte antichar,
menée au moyen des armes qu'elle devait emporter et
de celles des hommes qui y étaient embarqués, le combat
anti-hélicoptère, conduit avec des missiles et des
canons, et l'escorte des hélicoptères de transport
d'assaut amis. Les premiers exercices entrepris
dans ce sens montrèrent que le rapport des pertes
en combat antichar était de douze et même de dix-neuf
contre un en faveur du Mi-24. Le prototype effectua
sans doute son premier vol au cours de l'année 1970.
La propulsion du Mi-24 est assurée par des turbomoteurs
TV3 qui actionnent des rotors plus petits que ceux
du Mi-8 mais tournant dans le même sens et plus vite.
Sauf pour la version de série initiale, le rotor de
queue est placé sur le flanc gauche de l'empennage
vertical. Le fuselage, d'une conception totalement
nouvelle, a été réalisé en fonction des tâches revenant
à l'hélicoptère, la cabine est dotée d'une porte d'accès
à de grandes dimensions dont les deux panneaux s'ouvrent
vers l'extérieur, l'un vers le haut, l'autre vers
le bas. Les spécifications officielles précisaient
bien que le dernier homme devait pouvoir quitter l'appareil
deux secondes après le premier. A l'avant se trouve
un habitacle spacieux dans lequel quatre membres d'équipage
peuvent prendre place : pilote, copilote, navigateur
tactique et observateur avant. Au cours des essais
initiaux, l'A-10 (dénomination attribuée tout d'abord
au Mi-24 par le bureau d'étude Mil) fit preuve d'une
étonnante agilité pour une machine de cette taille,
et il afficha une vitesse dépassant celle de n'importe
quel autre hélicoptère en service dans le monde. L'un
des premiers prototypes de l'A-10, équipé d'un turbomoteur
TV2-117A et manié par un équipage féminin, battit
même un record du monde dans ce domaine, en atteignant
334,460 km/h ; un autre A-10, pourvu des moteurs de
série TV3, parvint même à 368,4 km/h. Ces performances
sont tout à fait remarquables. Cet hélicoptère, en
dépit d'une masse supérieure à celle du Sea King,
affiche en effet une maniabilité digne de celle d'un
chasseur. Ce nouvel hélicoptère de combay russe que
ses utilisateurs présentèrent comme un char volant,
fut aperçu pour la première fois sur un aéroprt de
l'ancienne Allemagne de l'Est en 1974. Il fut baptisé
"Hind", mais les spécialistes se rendirent
vite compte qu'il ne s'agissait en fait que d'une
version de présérie, dépourvue de pylônes d'emport
en missiles. Le modèle standard fut donc redésigné
" Hind-A ", tandis que la variante de présérie
fut appelée " Hind-B ". La dénomination
de " Hind-C " fut attribuée à un appareil
qui ne disposait ni de l'armement ni du viseur de
nez. En 1975, les spécialistes de l'OTAN assistèrent
à l'apparition d'une nouvelle variante dotée d'un
avant de fuselage entièrement remodelé en vue du combat.
Il était à présent très clair que les Russes avaient
procédé, dès le début des années soixante-dix , à
une transformation radicale de leur hélicoptère. Comme
les experts occidentaux le pensèrent alors, le "
Hind-D" devint rapidement le principal modèle
de série.
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|
Missions
Chasse |
Appui
rapproché |
Lutte
antiguérilla |
Appui
tactique |
Bombardement
stratégique |
Patrouille
maritime |
Lutte
antinavire |
Reconnaissance
tactique |
Reconnaissance
stratégique |
Lutte
anti-sous-marine |
Recherche
et sauvetage |
Transport
d'assaut |
Transport |
Liaison |
Entraînement |
Ravitaillement
en vol |
Mission
spécialisée |
|
|
Performances
Capacités
tout temps |
Capacités
tout terrain |
Capacités
ADAC |
Capacités
ADAV |
Vitesse
0-400 km/h |
Vitesse
400km/h-Mach1 |
Vitesse
+ de Mach 1 |
Plafond
0-6500 m |
Plafond
6500-13000m |
Plafond
+ de 13000m |
Rayon
d'action 0-1600km |
Rayon
d'action 1600-4800km |
Rayon
d'action + de 4800km |
|
|
Armement
Missiles
air-air |
Missiles
air-surface |
Missiles
de croisière |
Canons |
Canons
sur affût |
Armements
navals |
Capacités
nucléaires |
Roquettes |
Armes
intelligentes |
Charge
offensive 0-1800kg |
Charge
offensive 1800-6800kg |
Charge
offensive + de 6800kg |
|
|
Avionique
Contre-mesures
électroniques |
Mesures
de soutien électronique |
Radar
de recherche |
Radar
de conduite de tir |
Capacités
de détection et tir vers le bas |
Radar
de suivi de terrain |
Dispositif
à infrarouges |
Laser |
Télévision |
|
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