En
1975, les spécialistes de l'OTAN assistèrent à l'apparition
d'une nouvelle variante dotée d'un avant de fuselage
entièrement remodelé en vue du combat. Il était à
présent très clair que les Russes avaient procédé,
dès le début des années soixante-dix , à une transformation
radicale de leur hélicoptère. Comme les experts occidentaux
le pensèrent alors, le " Hind-D" devint
rapidement le principal modèle de série. La modification
majeure apportée à cette version par rapport aux précédentes
consiste dans le remplacement de l'habitacle quadriplace
par deux postes en tandem dans lesquels prennent place
un opérateur d'armements (à l'avant) et un pilote
( à l'arrière en position surélevée). alors que les
premiers modèles disposent d'une trappe d'accès articulée
au poste de pilotage et d'une porte arrière coulissante,
tout deux sur le flanc gauche, le " Hind-D "
est pourvu de deux verrières identiques à celle d'un
avion de chasse. Celle de l'opérateur d'armements
s'ouvre sur le côté en pivotant, et celle du pilote
s'articule vers l'arrière. En outre le nouveau modèle
bénéficie de nombreux capteurs et système de visée.
Bien que ses moignons d'ailes d'emport de charge et
ses équipements optroniques soient semblables à ceux
du " Hind-A", le " Hind-D " se
caractérise par un avant de fuselage profondément
modifié. L'une de ses caractéristiques essentielles
de cette machine est sa tourelle de nez dotée d'une
mitrailleuse de 12,7 mm à quatre canons affichant
une cadence de tir de 6.000 coups par minute. décentrée
vers la droite, cetter arme possède un champ de tir
de 180° en azimut et de 90° en site. En arrière de
la tourelle sont logés les divers capteurs qui peuvent
équiper l'appareil : dispositif vidéo à très faible
niveau de lumière et radar ou système de balayage
infrarouge dirigé vers l'avant. pendant de nombreuses
années, les spécialistes de l'OTAN avaient pourtant
soutenu la thèse selon laquelle les Russes ne disposaient
pas d'un système à balayage infrarouge, sans toute
fois s'expliqué pourquoi. Lorsque la version armée
du " Hind " est entrée en service, le capteurs
habituels de voilure avaient été remplacés par un
désignateur à laser, associé à un nouveau missile
antichar auquel l'OTAN a attribué la dénomination
d'AT-6 " Spiral ". Le " Spiral "
disposait d'une portée efficace de 5.000 m, atteint
sans doute à une vitesse de 1.000 km/h, des performances
supérieures à celle du meilleur missile antichar de
l'époque. Ce missile ne pouvait être utilisé que par
la version " Hind-E ", qui dispose sans
doute de certaines capacités de rechargement. Ce que
les experts occidentaux ne remarquèrent pas tout de
suite, c’est que le « Hind « était pourvu d’une
longue perche, située au-dessus du poste de l’opérateur
d’armements et destinée à fournir des données très
précises au calculateur de tir embraqué. Cette perche
est une sorte de tube de Pitot qui indique le vent
relatif, lequel peut être pratiquement nul pour un
hélicoptère en vol stationnaire. Les spécialistes
de l’Ouest ne surent pas non plus immédiatement que
la nouvelle version de l’hélicoptère russe avait été
repensée en vue d’accroître ses chances de survie
au-dessus du champs de bataille. Usinés en aluminium
pour les variantes précédentes, les pales du rotor
de queue ont été remplacées par des éléments à âme
d’acier revêtus de fibre de verre. Réalisé en titane,
le moyeu du rotor de queue est capable de résister
aux impacts d’obus de 20 mm, tout comme les pare-brise
et les verrières qui sont à l’épreuve des balles.
Toutes les parties vitales de la cellule, précédemment
construites en aluminium, sont à présent en titane.
Le blindage de l’hélicoptère a été accru dans de notables
proportions, tandis que les réservoirs sont devenus
auto-étanches. Il n’y a rien d’étonnant au fait que
les Russes présentent cette voilure tournante comme
plus difficile à abattre que n’importe quelle autre.
La production du « Hind « s’effectue non
seulement à Arsenyev, en Extrême-Orient, mais aussi
dans une usine aménagée à Rostov-sur-le-Don, au rythme
de quinze machines par mois, cela depuis plusieurs
années. Au printemps de 1985, entre 1.800 et 2.700
exemplaires du Mi-24 avaient quitté les chaînes d’assemblage.
Dès le début de son entré en service le Mi-24
s’est révélé très populaire parmi les équipages appelés
à l’utiliser. Ne réclamant pas du pilote les efforts
physiques importants que demandent les hélicoptères
habituellement produit par l’industrie Russe, cet
appareil possède des équipements de très grande qualité.
Sur le « Hind-D « les ingénieurs ont installés
un pilote automatique électronique, un système d’augmentation
de la stabilité, un radiogoniomètre, un écran cartographique,
un gyrocompas GIK-1, un altimètre radar RV-5, un dispositif
d’identification ami ou ennemi SRO-2, des détecteurs
de radar et des équipements de communication très
performant, dont l’un permet d’obtenir le contact
direct avec les forces de première ligne. Cet ensemble
fait du « Hind « une machine incomparablement
plus solide et plus moderne que tous les quadriplaces
réalisées initialement. En combat, le Mi-24 semble
être utilisé plus comme un chasseur bombardier qu’à
la manière des hélicoptères occidentaux. Il lance
des missiles et des roquettes, puis il tire au canon
en plongeant à grande vitesse, avant de dégager au
ras du sol. Comme les chasseurs, les Mi-24 opèrent
par quatre, en deux paires, au sein desquelles un
appareil est chargé de couvrir l’autre. Cette tactique
le Mi-24 peut l’appliquer contre d’autres voilures
tournantes, la presse russe ayant fait état de cette
possibilité à l’époque où le « Hind-D « a fait
son apparition. En combat air-air, le canon, rendu
fixe, serait pointé par le pilote grâce à son dispositif
de visualisation tête haute. Le Mi-24 s’est distingué
à plusieurs reprises dans des manœuvres à grande échelle
où ses qualités ont pu être mise en valeur. Ce ne
fut cependant pas avant son engagement sur le théâtre
afghan que ses capacités purent être véritablement
exploitées. Travaillant en coopération avec le Sukhoi
Su-25, qui effectua lui aussi ses débuts opérationnels
en Afghanistan, cet hélicoptère constitua bientôt
un objet de crainte pour les résistants, auxquels
il infligea des pertes très sévères. La guérilla afghane,
pauvrement équipée en armes antiaériennes, doit en
effet faire face à des vagues d’appareils soigneusement
chronométrées, arrivant de plusieurs directions à
la fois et puissamment armées. L’Irak utilisa dans
la guerre contre l’Iran en septembre 1980, plusieurs
Mi-24 se sont distingués par leur capacité à encaisser
les tirs venus du sol. Plusieurs d’entre eux ont cependant
été abattus. Les « Hind « n’en demeure
pas moins un moyen de combat précieux pour les russes
sur ce théâtre d’opérations. Le « Hind-E « ,
la version la plus récente du Mi-24, a fait son apparition
en 1980, équipé d’un canon GSh-23L ou d’un type avoisinant,
monté sur le flanc droit du fuselage, a l’avant. Cette
arme de 23 mm à deux canons, qui remplace la mitrailleuse
de 12,7 mm des modèles précédents, confère à l’appareil
une puissance de feu nettement plus importante. Dès
le début de la conception du « Hind « ,
l’armée russe avait insisté pour que l’escouade présente
à bord de l’hélicoptère soit en mesure d’emporter
ses propres missiles. Mais les AT-6 dont dispose le
« Hind-E « sont trop volumineux et lourds
pour être tirés par des fantassins. Il semblerait
cependant logique que des engins de ce type placées
sur des râteliers puissent être emmenés dans la cabine
du Mi-24 et être mis en place sur les moignons d’ailes.
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Missions
Chasse |
Appui
rapproché |
Lutte
antiguérilla |
Appui
tactique |
Bombardement
stratégique |
Patrouille
maritime |
Lutte
antinavire |
Reconnaissance
tactique |
Reconnaissance
stratégique |
Lutte
anti-sous-marine |
Recherche
et sauvetage |
Transport
d'assaut |
Transport |
Liaison |
Entraînement |
Ravitaillement
en vol |
Mission
spécialisée |
|
|
Performances
Capacités
tout temps |
Capacités
tout terrain |
Capacités
ADAC |
Capacités
ADAV |
Vitesse
0-400 km/h |
Vitesse
400km/h-Mach1 |
Vitesse
+ de Mach 1 |
Plafond
0-6500 m |
Plafond
6500-13000m |
Plafond
+ de 13000m |
Rayon
d'action 0-1600km |
Rayon
d'action 1600-4800km |
Rayon
d'action + de 4800km |
|
|
Armement
Missiles
air-air |
Missiles
air-surface |
Missiles
de croisière |
Canons |
Canons
sur affût |
Armements
navals |
Capacités
nucléaires |
Roquettes |
Armes
intelligentes |
Charge
offensive 0-1800kg |
Charge
offensive 1800-6800kg |
Charge
offensive + de 6800kg |
|
|
Avionique
Contre-mesures
électroniques |
Mesures
de soutien électronique |
Radar
de recherche |
Radar
de conduite de tir |
Capacités
de détection et tir vers le bas |
Radar
de suivi de terrain |
Dispositif
à infrarouges |
Laser |
Télévision |
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