En
1989 on vit l'apparition d'un nouveau obusier automoteur
le 2S19. Conservant le calibre de 152 mm de son prédécesseur,
le canon du 2S19 autorise une portée notablement accrue. Répertorié
sous la désignation de 2A64, le tube est une version modifiée
de celui équipant l'obusier tracté 2A65. Il utilise une gamme
très complète de projectiles ; deux d'entre eux présentent
cependant une certaine originalité : les obus 3NS30 et 3OF39.
Le premier est un projectile utilisé pour des opérations de
guerre électronique : programmé avant le tit, il réalise en
arrière des lignes ennemies la saturation d'une gamme de fréquences
prédéterminée. ayant cependant une autonomie et une puissance
d'émission restreintes à cause du faible volume autorisé,
ce genre de dispositif possède à contrario l'avantage d'être
très difficilement repérable. Son faible coût permet d'autre
part de multiplier les moyens de brouillage et de véritablement
saturer la zone visée avec des systèmes autonome dont la neutralisation
est peu aisée. Le 3OF39, quant à lui, est un engin à guidage
terminal utilisant un marquage d'objectif réalisé par les
systèmes laser 1D15 ou 1D22. Certaines informations font d'autre
part état de l'expérimentation par les ingénieurs russes d'un
drone de désignation de cibles qui pourrait directement être
contrôlé par batterie d'automoteurs 2S19. Une telle subordination
aurait l'avantage de raccourcir notablement la chaîne entre
l'acquisition et la prise en compte des objectifs, améliorant
le temps de réponse. monte dans une tourelle placée en position
centrale du châssis, le tube peut être orienté sur 360° en
azimut et possède un débattement en site allant de - 4° à
+ 68°. Cette dernière valeur est cependant relativement moyenne
et semble ne pas vraiment tenir compte de l'expérience acquises
lors des combats sur le terrain montagneux d'Afghanistan.
Le 2S19 est équipé d'un dispositif de chargement automatique.
Ce système est principalement piloté par le sélecteur de programmable
6EhTs19 et assure une cadence de tir de 8 coups/minute avec
les munitions en soute. elle tombe cependant à 6 ou 7 coups/minute
avec des obus provenant de l'extérieur du véhicule. Pour être
tout à fait complet , il reste à préciser que seul les obus
sont manipulés de manière entièrement automatique, la charge
propulsive ne l'étant que semi-automatique. Pour améliorer
la cadence de tir, les ingénieurs russes ont en revanche totalement
séparé les convoyeurs mécaniques du projectile et de la charge
correspondante. Outre le tube et le dispositif de chargement
automatique déjà évoqué et dont une partie du mécanisme est
visible hors du blindage, la tourelle du 2S19 abrite un certain
nombre de systèmes. Au nombre de ceux-ci on trouve le groupe
électrogène AP18D avec son appareillage de régulation automatique,
les équipements de transmissions, le dispositif NBC collectif
ainsi que le ventilateur d'extraction des gaz brûlés. La tourelle
supporte de plus la mitrailleuse NSVT de 12,7 mm montée sur
son embase de tir antiaérien PZU-5. La turbine à gaz auxiliaire
AP18D procure l'énergie électrique à l'arrêt et permet donc
le fonctionnement autonome des systèmes de tir sans le recours
au moteur principal. Les communications internes sont assurées
par l'interphone 1V116 qui peut relier jusqu'à sept personnes.
Extérieurement, le poste de radio R-173 assure les liaisons
en simplex sur une portée de 20 kilomètres. Le 2S19 est également
équipé d'un système de transmissions de données 1V122 utilisable
avec des liaisons câblées ou radio sur une distance maximale
de 500 mètres. Le 1V122 assure une liaison avec le véhicule
de contrôle de tir, ordinairement du type 1V13M. L'armement
secondaire est constitué d'une mitrailleuse 6P11 NSVT utilisable
contre les objectifs faiblement protégés jusqu'à une distance
de 2.000 mètres. Elle a une cadence de tir de 700 à
800 coups /minute et son élévation est possible entre - 3°
et + 70°. Le blindage est constitué de plaques mécanosoudées
facilitant l'emploi de composites modernes, la protection
de tourelle semble être procurée par un blindage classique.
Le 2S19 est basé sur un châssis de T-80 modifié ainsi qu'en
témoigne la présence la présence de six galets de roulement
mais aussi de trois périscopes de vision pour le pilote. La
partie supérieure de la chenille est protégée par une jupe
dont la fonction première est de provoquée la détonation des
projectiles à charges creuses avant qu'ils n'atteignent les
éléments de suspension. L'engin peut être équipé de types
de moteur. a l'origine, il semble avoir été doté du V-12 Diesel
V-84A délivrant 840 ch., moteur équipant les dernières versions
de T-72B mais cependant très différent du GTF monté sur le
T-80UD. Outre le dispositif de filtrage NBC, le 2S19 a été
doté dès l'origine d'équipements qui en font un automoteur
moderne. Il possède non seulement un système d'extinction
automatique des incendies contrôlé par le boîtier 3EhTs11-2,
mais aussi une lame lui permet des travaux d'aménagement du
terrain. On estime ainsi qu'il est capable de préparer une
position de tir protégée dans un délai variant de 40 minutes
à 1 heure. Le 2S19 peut générer un rideau de fumée de deux
manières distinctes : soit par l'emploi d'un système dépendant
de la motorisation, soit par une utilisation des lance-pots
fumigènes. Ceux-ci sont au nombre de six, rassemblés par bancs
de trois situés de part et d'autre de l'armement principal.
Servi par un équipage de cinq à sept hommes, en fonction de
l'approvisionnement par l'extérieur. Ce véhicule ne dispose
pas de système de navigation terrestre dans sa version première.
Ceci a pour résultat de le rendre très fortement dépendant
des véhicules censés assurer son contrôle et son implantation
sur la position de tir. Le véhicule est apparu dans les unités
soviétiques à partir de l'année 1989.
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